♠ - Et si ?... ♠

« Et si l’enjeu en valait la chandelle ? »

On parle de toute sorte de problème dans ce monde. D’alcooliques, de drogués, de prostitués.. Ou encore de la crise, du chômage et des décès. Il y a toute sorte de malheurs dans ce monde, mais à chaque fois nous nous y sommes habitués. N’est-ce pas vrai ? Nous passons accoter d’un sans domicile fixe, en lui adressant un regard qui se veut compatissant. Nous regardons le journal le matin, en nous disant : « Il y en a qui ont moins de chance que nous ». Nous nous installons au bar, regardant un homme siffler des verres de Whisky rongeait par la peine et le désespoir. Certains d’entre nous, paye pour avoir des coups d’un soir. Et tout ça, fait partie d’une routine persévérante, de la vie quotidienne. De ce qui maintiens un équilibre, faisant des gens heureux et d’autre moins. Car vivre, ce n’est que des obligations. L’obligation de travailler, d’être heureux. De respect autrui, de réussir son existence. Pour se dire à quatre vingt ans, que les années ont défilées et qu’on regrette un bon nombre de choses. Sauf que certains ont plus de clefs en mains, que d’autre. Car malgré la famine dans le monde, le nombre de suicide important chez les jeunes ou encore la pollution qui réduit la couche d’Ozone… Il y a une femme, qui aurait tout fait pour rentrer dans un moule. Celui de quelqu’un à qui, on aurait donné sa chance dès le début. Il y a certains combats, ou l’ont perd énormément de batailles…

Oh oui, qu’elle était belle. Ses grands yeux vert et curieux, lorgnaient depuis sa naissance ses deux parents qui prenaient un temps fou à l’observer. Un petit corps d’à peine trois kilos cinq, qui s’agitait bien facilement pour son jeune âge. Elle n’avait presque pas pleuré, elle avait juste levé une main… Peut-être c’était-elle rendu compte, que ce serait la seule qu’elle pourrait bouger. Et peut-être même qu’elle s’était dit, que ses larmes couleraient bien assez après le jour de sa naissance. Une enfant qui aurait pu être tout ce qu’il y a de plus normal, si elle n’avait pas eu un handicap à peine avait-elle mis les pieds sur terre. Il y en a qui se batte pour des pays, mais le siens de combat… Allait être totalement différent. Et ça, sa mère le savait à peine elle avait vu son bras droit bougeait avec imprécision. Le médecin avait été catégorique : « Elle n’a pas de problèmes mentaux, mais nous avons des doutes qu’elle puisse bouger correctement son bras un jour… Vous devez vous y préparer ». Et quand son père a demandé une explication, le docteur lui avait lancé un regard pessimiste. Il le savait au fond, il était le mari d’une femme qui avait un peu trop forcé sur le tabac ou d’autres substances illicites. Et malgré les recommandations du médecin, ils n’avaient jugé bon d’en prendre compte. Sauf que leurs erreurs, se répercuta sur un petit être d’à peine un jour qui ne serait jamais comme les autres… Et qui en souffrirait. Et malheureusement pour elle, elle n’était pas ambidextre. Seulement droitière…

C’est une petite fille maintenant, qui avait descendue les escaliers en regardant ses deux parents qui se disputaient. L’un disait qu’il ne fallait pas la brusquer, et l’autre affirmait qu’il fallait qu’ils prennent les rennes maintenant car sinon il serait trop tard. De nombreuses fois, Shane avait entendu ce genre de discutions. Son père avait lutté dès ces quatre ans, pour qu’elle réussisse si ce n’est à préparer un sandwich sans se servir directement dans le placard à gâteaux en utilisant sa main gauche qui pouvait servir. Tandis que sa mère, faisait tout pour qu’elle se sente bien. Sauf que comme avait dit Christian, son père, se sentiment de sécurité ne serait pas présent longtemps… Et il avait raison.

Les commérages, il n’y a pas que les adultes qui en font. Dès la primaire, les ragots fusaient. Que ce soit la chute d’une fille de la classe en sport, en passant par la risée de tout l’établissement… C’était une des distractions principales de chaque enfant. Sauf ceux, qui subissent chaque journée les préjugés de leur camarades. Il avait fallut un moment, avant que les critiques arrivent jusqu’à la petite brune qui ne savait même pas tenir un crayon convenablement. Ou alors, qui essayait d’attraper son sac sans pour autant métriser son poignet. Sauf qu’un jour, alors que la maîtresse copiait au tableau, Shane n’aurait su noter sans mettre un temps fou à essayer de se servir de son autre main. Chaque lettres lui prenaient un temps fou, si bien qu’un garçon sur le banc d’accoté c’était penché sur la feuille… La voyant affreusement vide. Quelques mots étaient notées, suivit de retour à la ligne très courants. Et c’est connu… A cet âge là, on ne sait pas mentir et surtout… Être discret.

La femme tourna son visage vers la fautive. Elle avait vu dans ses yeux la honte, alors qu’ils s’étaient automatiquement baissés. Elle avait pu apercevoir sa main tremblante, sans pour autant bouger de son tableau alors qu’un silence de mort régnait. Et le peu d’aide dont elle a pu disposer, était un demi-tour alors que sa professeure s’était contentée de ne pas répondre. C’était certainement là, qu’elle comprit que tout n’irait certainement pas en s’améliorant… Surtout pas avec le temps.

La peine, le regret. C’est ce qu’une jeune adolescente de quatorze ans pouvait lire dans les yeux de sa mère qui pleurait à chaude larmes. Ce n’était pas elle non, qui était condamné à vivre avec un bras qui n’agissait que quand bon lui semblait. Ce n’était encore une fois pas elle, qui subissait tous ses regards moqueurs. Et pourtant, elle la regardait complètement effondré alors que les mots du médecin l’indifféraient. Le même, qui avait aidé sa mère à accoucher. Comme elle devait regretter sa venue au monde, et comme elle devait se sentir mal cette femme à savoir que sa fille ne pourrait jamais être comme les autres. L’homme vint pauser sa main sur l’épaule de Shane, lui disant que rien n’est impossible. C’est à ce moment là, qu’elle releva son visage vers celui qui était censé l’aider.